La prise de la Pastille
« Quel beau jour que celui-là, dans toute la France, les calotins sont à bas, robin et finance, quand du noble et du cagot, nous ferons un haricot » (La Bonne Aventure)
La prise de la Bastille, pas celle de Vichy, qui nous reste en travers de la gorge depuis un demi-siècle, mais celle de parisiens à l’assaut d’une forteresse désemparée, reste bien sûr l’évènement qui a fédéré les adeptes du béret/baguette et sculpté la Marianne que nous connaissons tous. Et dire au départ que tout était une affaire de poudre blanche, la pure, celle servant à nourrir quelques mousquetons de hussard qui, pour une fois, ne s’étaient pas échappés sur un parterre de tuiles creuses brulantes où aucune chatte n’ose par ailleurs s’aventurer !
Que reste-t-il aujourd’hui de ce passé qui fit tomber les lettres de noblesse pour façonner les premiers chapitres du tout social ? On se retrouve désormais loin de la prison francilienne, dont les fondations ont été certainement rachetées par le parc des princes qataris, et tout coq que nous sommes, nous aimons à présent nous remémorer ce paon de l’histoire dans quelques basses-cours de quartier et nous établer sous « l’aubade des oiseaux » d’Yvette Horner. Les bals montés, posés au bord des départementales, font revivre un instant les terrains vagues et transpirent rapidement sous l’effet du Collé-Serré cher à Philippe Laville. Aussi éphémères soient-elles, ces structures, à l’image des guinguettes ardéchoises, accueillent les nouveaux régiments de sans-culottes qui jouent des coudes sur les bars suintant et affichent leur plus beau rictus aux nouvelles phrygiennes. Malheureusement, La Liberté Guidant Le Peuple ne montre plus le sein aussi facilement et ne se laisse plus attendrir par les effets pyrotechniques qui recouvrent le ciel aux alentours de 23 heures. Avions-nous remarqué que la belle bleue était toujours la plus prisée des spectateurs, comme si le patriotisme exacerbé allait bien au-delà de ce qu’accorde le droit du sol. Ciel, mon français ! Le 14 juillet est donc là pour célébrer, comme le disait en 1941, non sans py-ronie, le maréchal moustache… de Vichy…, qui ne prenait ni la Bastille ni la pastille, « toute la foi que nous pouvons avoir dans l’unité de la Nation et dans l’avenir de la Patrie ». Cependant, un an plus tard, il n’avait plus Laval du discours et les cérémonies tournaient rapidement au rouge… sans bleu, ni blanc… Aujourd’hui, à l’appel des Royalistes en charentaise, les cocardiers se sont à nouveau emparés du drapeau tricolore, mais ils n’osent toujours pas le dresser devant le parvis de Notre Dame, loi de 1905 oblige. Seules les mairies perpétuent l’histoire et l’étendard flotte sur les Communes comme les insurrections battaient le pavé en 1871, autres révolutions qui ne possèdent ni leur feu d’artifice, ni leur déferlante de pétards mouillés. Dommage, car deux fêtes nationales n’auraient pas été de trop dans un pays qui affectionne autant les buvettes et les verbiages…
« Nous n'aurons plus de marquis, de ducs, de comtesses, les voilà ma foi bien pris, bonsoir les princesses, adieu donc la vanité et vive la liberté… »
Le FCT
« Quel beau jour que celui-là, dans toute la France, les calotins sont à bas, robin et finance, quand du noble et du cagot, nous ferons un haricot » (La Bonne Aventure)
La prise de la Bastille, pas celle de Vichy, qui nous reste en travers de la gorge depuis un demi-siècle, mais celle de parisiens à l’assaut d’une forteresse désemparée, reste bien sûr l’évènement qui a fédéré les adeptes du béret/baguette et sculpté la Marianne que nous connaissons tous. Et dire au départ que tout était une affaire de poudre blanche, la pure, celle servant à nourrir quelques mousquetons de hussard qui, pour une fois, ne s’étaient pas échappés sur un parterre de tuiles creuses brulantes où aucune chatte n’ose par ailleurs s’aventurer !
Que reste-t-il aujourd’hui de ce passé qui fit tomber les lettres de noblesse pour façonner les premiers chapitres du tout social ? On se retrouve désormais loin de la prison francilienne, dont les fondations ont été certainement rachetées par le parc des princes qataris, et tout coq que nous sommes, nous aimons à présent nous remémorer ce paon de l’histoire dans quelques basses-cours de quartier et nous établer sous « l’aubade des oiseaux » d’Yvette Horner. Les bals montés, posés au bord des départementales, font revivre un instant les terrains vagues et transpirent rapidement sous l’effet du Collé-Serré cher à Philippe Laville. Aussi éphémères soient-elles, ces structures, à l’image des guinguettes ardéchoises, accueillent les nouveaux régiments de sans-culottes qui jouent des coudes sur les bars suintant et affichent leur plus beau rictus aux nouvelles phrygiennes. Malheureusement, La Liberté Guidant Le Peuple ne montre plus le sein aussi facilement et ne se laisse plus attendrir par les effets pyrotechniques qui recouvrent le ciel aux alentours de 23 heures. Avions-nous remarqué que la belle bleue était toujours la plus prisée des spectateurs, comme si le patriotisme exacerbé allait bien au-delà de ce qu’accorde le droit du sol. Ciel, mon français ! Le 14 juillet est donc là pour célébrer, comme le disait en 1941, non sans py-ronie, le maréchal moustache… de Vichy…, qui ne prenait ni la Bastille ni la pastille, « toute la foi que nous pouvons avoir dans l’unité de la Nation et dans l’avenir de la Patrie ». Cependant, un an plus tard, il n’avait plus Laval du discours et les cérémonies tournaient rapidement au rouge… sans bleu, ni blanc… Aujourd’hui, à l’appel des Royalistes en charentaise, les cocardiers se sont à nouveau emparés du drapeau tricolore, mais ils n’osent toujours pas le dresser devant le parvis de Notre Dame, loi de 1905 oblige. Seules les mairies perpétuent l’histoire et l’étendard flotte sur les Communes comme les insurrections battaient le pavé en 1871, autres révolutions qui ne possèdent ni leur feu d’artifice, ni leur déferlante de pétards mouillés. Dommage, car deux fêtes nationales n’auraient pas été de trop dans un pays qui affectionne autant les buvettes et les verbiages…
« Nous n'aurons plus de marquis, de ducs, de comtesses, les voilà ma foi bien pris, bonsoir les princesses, adieu donc la vanité et vive la liberté… »
Le FCT